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11 décembre 2006

Commentaires

Quitterie

Monsieur,
j'ai eu la chance de vous rencontrer (enfin) au petit déjeuner organisé par le cercle Pensez Libre ce matin.
Je voudrais vous dire ma reconnaissance. Un certain nombre de jeunes ont décidé de (re)prendre leur place dans la société pour être co-décisionnaires de leur avenir.
Voici un texte que nous avons écrit à plusieurs, de toutes sensibilités et qui sera suivi très prochainement d'une charte éthique encadrant la philosophie de notre engagement en politique (non cumul des mandats, 2 mandats successifs, etc...).
Etant donné notre mode de scrutin, étant donné notre démographie, celles et ceux qui se lèvent aujourd'hui afin de représenter une partie des forces vives françaises dans nos Parlements ont très peu de chance d'être élus. Il faut les éclairer, les soutenir au moins sur le fond.
Je serai très heureuse de réunir autour de vous des jeunes de toutes les sensibilités très prochainement qui sont prêts à oeuvrer en dépassant les clivages partisans pour exiger de nos candidats qu'ils s'engagent à faire les réformes qui nous semblent prioritaires et éventuellement les porter pour certains d'entre nous.
Enfin, la colère que nous ressentons doit se transformer en action et en participation, c'est l'objet de notre engagement. Mais il est vrai que dans le cas où notre génération n'arrivait pas à prendre part au débat public et où les bonnes décisions ne seraient pas prises, cette colère serait difficilement maîtrisable. Nous en arriverions à une guerre des générations, ce que je souhaite pas, ni pour mes enfants, ni à la société dans son ensemble.

Le texte en question :

21 avril, 29 mai, crise des banlieues, crise du CPE. Nous assistons à la fin d’un système politique, qui nous oblige à une prise de conscience et à construire une nouvelle ère.

La politique aujourd’hui : c’est réinstaurer ce que l’on vient de supprimer, faire passer en force des textes non concertés, on fait du pied aux extrêmes et puis on se dit que c’est une connerie…
Quand il s’agit de tirer sur le budget, sur la Sécu, sur les retraites, sur les mesures pour l’emploi, chacun joue son rôle : on est dans l’opposition : on votre contre ; on est dans la majorité : on vote pour ; on est au centre : on s’acharne à prouver que tout n’est pas binaire à l’image de ces deux partis mammouths et qu’il faudra un jour cesser d’opposer et de diviser les Français : gauche/droite, privé/public, France d’en haut/France d’en bas…

La profonde crise politique dans laquelle nous sombrons est la preuve tangible que ceux qui l’ont engendrée consciemment ou inconsciemment depuis 30 ans sont encore aux manettes aujourd’hui. S’ils n’ont pas trouvé de solution, pourquoi en trouveraient-ils de meilleures demain ? C’est le système qu’ils ont créé qui leur fait défaut.

Les Français se désolent que les jeunes ne s’enthousiasment pas pour construire leur avenir. Et les médias nous renvoient souvent l’image d’une génération nombriliste (merci l’émission du référendum jeunes-Chirac sur la Constitution !!). Pour quelle reconquête s’engageraient-ils ? Pas de reconstruction après guerre, pas de lutte sociale ! Nous sommes gouvernés par des dinosaures, des multi récidivistes de la politique ! Les jeunes engagés en politique mettent des années avant d’espérer être élus. Pour y arriver, ils doivent passer par les mêmes pratiques que celles de leurs aînés qu’ils dénoncent au début de leur engagement. Ainsi ils perpétuent ce système qui a fait la preuve de son échec. Les jeunes ne votent pas tout simplement parce qu’ils ne s’identifient plus à rien, ni à personne.

La génération des 68ards a exclu une génération entière de la donne, et ils ont fermé la porte de la réussite : toujours les mêmes hommes politiques, grands patrons, journalistes, philosophes, chroniqueurs. Dans leur grande générosité et pour être politiquement correct, ils accordent quelques places de femmes, de blacks, de beurs, d’homos. Par quel biais le renouveau pourrait-il arriver ?

Notre génération doit prendre ses responsabilités au lieu de se laisser infantiliser, qu’elle se forme, qu’elle s’entoure d’experts, d’anciens élus prêts à transmettre leurs savoirs, et qu’elle définisse elle-même les règles du jeu qu’elle croit justes pour relever le challenge de construire un monde plus juste.
Une génération doit se lever pour prendre à bras le corps les enjeux cruciaux, dont elle subira les conséquences de plein fouet : vieillissement de la population, déficit budgétaire, crise de l’emploi, développement durable et nouvelles énergies à développer, injustices, Sida, pandémies dans le monde, etc…

Nous lançons un appel à tous citoyens et particulièrement aux jeunes, et leur posons la question simple : pourquoi eux et pas vous ? Tant que nous considérerons que la politique est un projet de carrière… Rien ne changera, sauf si… Sauf si nous changeons dans un vaste mouvement national les règles du jeu ! Laissons de côté les voitures brûlées et les pavés ! En revanche, cette démocratie à laquelle nous tenons tant nous offre une arme irréprochable. Il faut entamer un bras de fer électoral pour rééquilibrer l’âge des responsables publiques, faire évoluer les pratiques au fur et à mesure, et surtout redonner à la France un visage qui ressemble à sa diversité. Bulletin de vote par bulletin de vote.

marcello

Je suis de la génération fin de baby boom. Nous avons eu de la chance de naître à cette époque. Nous avons tout eu, enfin presque tout et surtout du bon. Il est temps de rendre et de donner. Malheureusement, je constate qu'autour de moi, c'est encore le toujours plus et après moi le déluge, tout cela assorti de commentaires condescendants vis à vis d'une jeunesse à qui nous ne laissons rien ou pas grand chose de bon, sinon nos clichés sépia soixante-huitards. Je trouve nos jeunes plus dignes et j'admire leur tolérance face à cette génération qui s'est servie de manière si indécente. Elle est plus mûre, plus saine et plus apte à la vie qu'on ne le pense.

Stéphane

Bonjour

Je viens de lire ceci "Dire que cela pèserait sur la jeunesse en prenant des emplois qui lui sont destinés est absurde. Au contraire, cela limiterait la charge financière qui va peser sur les jeunes générations."

Je trouve cette logique très dangereuse. D'abord parce que cela empeche l'ascension sociale de ceux qui sont au milieu 35-45 ans ... Ensuite, car plus en moyenne les jeunes auront des salaires faibles, moins ils pourront côtiser, non ? Faire travailler les retraités, pourquoi pas, mais au service des jeunes et pas l'inverse ! Car la dure réalité est parfois celle là ! les vieux "cadres" qui recoivent les hauts salaires en se tournant les pouces et en réalité les jeunes bloqués en ascension sociale qui BOSSENT ! Pas de vision naive SVP ! sur le terrain nombreux savent comment, très souvent, les choses se passent.

Salutations,

SP

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